Tortue terrestre et tortue aquatique

Tortue terrestre : tortue grecque, tortue d'Hermann, tortue d'Horsefield

Les tortues terrestres, dite de jardin sont généralement des tortues grecques (Testudo graeca), des tortues d'Hermann (Testudo hermanni hermanni ou boettgeri) ou des tortues d'Horsefield (Agrionemys horsefieldii). Ce sont des espèces endémiques dans le sud de la France et elles doivent donc bénéficier d'un accès en extérieur quand c'est possible (conditions de température).

Elles sont herbivores et hibernent ou hivernent selon les espèces. Elles sont relativement faciles d'entretien si les conditions de chaleur et de nutrition sont apportées.

Tortue aquatique : tortue de floride, pelomedusa, sternotherus

Les tortues aquatiques sont très diverses et sont piscivores-carnivores pour la plupart. Dans cette catégorie, on retrouve la célèbre tortue de Floride (Trachemys scripta elegans) mais aussi deux espèces fréquemment vendues en animalerie: Pelomedusa subrufa et Sternotherus carinatus. Si la première a des moeurs amphibies, les deux dernières passent la majeure partie du temps dans l'eau.

Tortue terrestre africaine : sulcata, radiata, pardalis

Les tortues africaines sont généralement des tortues de grandes tailles. On retrouve la tortue sillonnée (Centrochelys sulcata), la tortue léopard (Stigmochelis pardalis) ou la tortue radiée (Astrochelys radiata). Ce sont des tortues terrassières qui creusent le substrat et qui ont besoin d'espace. La température doit être maintenue relativement haute toute l'année et basse pendant la nuit. Elles n'hibernent pas.

Tortue palustre : cuora, terrapene

Les tortues palustres sont principalement terrestres avec un tropisme pour les milieux forestiers humides. On retrouve des espèces très spécifiques comme Cuora amboinensis ou Terrapene carolina.

Entretien

Terrarium

Il est recommandé de maintenir la tortue dans un terrarium ou un aquarium (selon les besoins de l'espèce) afin de conserver la chaleur. 

La température doit être maintenue entre 25 et 30°C de manière NON uniforme. Afin d'obtenir un gradient de température, il faudra créer un point chaud à l'aide d'une lampe en céramique chauffante de 60 W minimum. Ce point chaud doit être surélevé de 30 cm au dessus du sol. A défaut ou pour dépanner, une lampe classique incandescente (lampe de bureau) pourra être utilisée en point chaud. La température doit être contrôlée avec un thermostat et un thermomètre muni d'une sonde au point chaud (30°C) et d'une sonde au point froid (25°C).

Une lampe émettant un spectre de rayons UVA et UVB devrait être placée, en complément, au-dessus de l’aquarium de votre tortue de sorte que la lampe soit à environ 30 cm de l'animal. La durée recommandée d'exposition aux rayons UV est de 10 à 12h par jour. La lampe UV doit généralement être remplacée tous les 4 à 6 mois (cf. instructions du fabricant).


Le substrat idéal doit être absorbant, permettre aux tortues de creuser et ne pas être ingéré sous peine de provoquer de la constipation ou une obstruction digestive. La mixité de substrat est privilégiée, par exemple une zone sur tapis et une zone sur fibres de coco ou sur du sable d'argile compact. Les graviers et les copeaux de bois, trop fins, sont à éviter.


L'accès en extérieur est primordial pour les tortues car outre la présence d'herbe naturelle, il leur assure une exposition aux UV du soleil, indispensables à la croissance. Il permet aussi une usure naturelle des griffes et globalement un meilleur état de santé.

Accès à l'eau

Les tortues terrestres apprécient se baigner dans un fond d'eau. Il est donc intéressant de leur prodiguer au moins un bain d'eau tiède tous les jours, ce qui leur permet généralement de déféquer et de se réhydrater.

Chez les tortues aquatiques, la qualité de l'eau doit être irréprochable. Pour ce faire, l'aquarium doit être équipé d'un filtre externe capable de filtrer 4 à 5 fois le volume d'eau par heure. Les plantes flottantes sont intéressantes en terme d'enrichissement d'environnement aquatique. Enfin l'eau doit être changé toutes les semaines et les débris alimentaires non consommés doivent être retirés.

Alimentation

Herbes, légumes et fruits

Il existe plusieurs type de tortues et il est primordial de connaître l'espèce pour connaitre son régime alimentaire.

Les tortues herbivores (généralement les tortues terrestres dont les tortues grecques, tortues d'Hermann, tortues des steppes, Sulcata, Radiata, etc...) se nourrissent avant tout d'herbe (et non pas de légumes comme trop souvent !). De ce fait, il est important de leur fournir régulièrement des fibres fraiches de luzerne, trèfle ou pissenlit. A défaut, il est possible de les faire pousser chez soi avec un mélange de graines adaptés.


Les tortues aquatiques apprécient manger des végétaux telle que les élodées, cabomba et lentilles d'eau.

Une complémentation en calcium est indispensable. Sous forme de poudre ou de gouttes (Repashy superveggie) ou calcium reptile (Repti calcium sans D3 Zoomed). Le pissenlit et la luzerne représentent également une bonne source de calcium.

Viande, poisson et invertébrés

Il existe aussi des tortues carnivores ou piscivores (les tortues aquatiques dont la tortue de Floride, les pelomedusa et les sternotherus) qui se nourrissent principalement de poisson et d'invertébrés aquatiques. Il leur arrive occasionnellement de manger des végétaux aquatiques.


Les aliments d’origine animale les plus facilement disponibles et adaptés sont des poissons (petits morceaux de truite, petits poissons entiers crus), des mollusques (escargots, vers de terre découpées, vers de vase vivants), de la viande blanche crue de volaille et occasionnellement des petits morceaux de foie cru (de volaille ou de boeuf, une fois toutes les deux semaines).

Il est déconseillé de donner des poissons congelés à vos tortues aquatiques car les vitamines sont dégradées au cours de la congélation. Ne pas donner de sardine, de carpe, de hareng, de chabot, de poisson-chat ou de poissons rouges car ces poissons contiennent des thiaminases dégradant la vitamine B1 et pouvant entrainer l’apparition de troubles neurologiques. Ne pas donner de fruits de mer, trop fréquemment contaminés par des polluants.

Enfin, les gamarres ou crevettes séchées, sont très peu nutritives, pauvres en vitamines et déséquilibrées en calcium et en phosphore. Elles n’ont pratiquement aucune valeur alimentaire intéressante.

Afin de prévenir une carence en calcium, il est recommandé de fournir un complément calcique alimentaire quotidiennement (poudre de calcium dispersée sur les aliments, os de seiche à disposition).

Granulés

Les granulés constituent une alternative valable à défaut d'une alimentation fraiche (herbe ou viande). Il conviendra de choisir les granulés correspondant à chaque espèce de tortue. Certaines tortues préfèreront des formulations en gel/gélatine à distribuer. Ces formulations (granulés ou gélatine) ont l'avantage d'être déjà équilibrées sur le plan nutritionnel.


Prévention des maladies

Parasites

Les parasites digestifs internes sont normaux chez les tortues terrestres et contribuent même à la dégradation de la cellulose. Cependant en trop grand nombres, ils peuvent provoquer des obstructions digestives et un affaiblissement. Une analyse coproscopique est recommandée afin d'évaluer la présence de parasites, leur prolifération et permet de prescrire un traitement adapté en cas d'infestation. Les oxyures et les ascaris sont des parasites fréquemment détectés dans les selles des tortues parasitées.

Hibernation

L’hibernation n’est pas un phénomène obligatoire bien que naturel dans le cycle biologique de certaines tortues terrestres (dont la tortue d'Hermann, certaines tortues grecques et la tortue des steppes). Voici quelques conseils pour passer l'hiver:


 - Nous conseillons de diminuer l'apport en nourriture jusqu'à une mise à jeûn complète à partir du 15 octobre. Placer la tortue dans un grand bac avec des copeaux et la baigner dans l’eau tiède pendant 20 minutes, une fois par jour pendant un mois, jusqu’au 15 novembre. Cela permet de vider le système digestif et de remplir la vessie (réserve d’eau pour l’hibernation).
- Pour l’hibernation, placer la tortue dans une plus petite caisse avec des copeaux (le 15 novembre) et placer cette petite caisse à l’intérieur d’une plus grande caisse remplie de papier (couche isolante). La caisse d’hibernation doit être placée dans un endroit propre, sans prédateur (rongeurs), à l’abris du gel et à une température idéale entre 5 et 10°C. Pour cela, un réfrigérateur (ou une cave à vin) est idéal car il offre une température contrôlée et constante.
- Vérifier l'état de santé de la tortue une fois par semaine en ouvrant la boite (possibilité de peser la tortue). Idéalement, éviter de la déranger pendant la semaine et ouvrir le réfrigérateur au minimum.
- Procéder au réveil de la tortue 2 à 3 mois plus tard, entre le 15 janvier et le 15 février en la sortant du réfrigérateur. Elle peut rester dans un grand bac dans la maison, on augmente progressivement la température jusqu’au 15 février et on recommence les bains tous les jours.
- Si la température extérieure ne permet pas de remettre la tortue dans le jardin au 15 Février, veiller à garder la tortue en terrarium à la maison avec de la nourriture, une lampe chauffante et une lampe UV.

- Vérifier une fois par semaine que la tortue se porte bien (s'alimente, vide sa vessie et commence doucement à produire des selles).

Identification électronique

Les tortues sont classées à l'annexe A du règlement Européen n°338/97. De ce fait, certaines obligations légales doivent être remplies pour leur détention en captivité:

- Il est nécessaire que tous les animaux soient identifiés par transpondeur électronique (puce)

- Il est nécessaire de faire une demande d'autorisation de détention (Cerfa 12447*01) à renvoyer dûment remplie à la DDPP de votre département

- Il est nécessaire de tenir et conserver un registre des entrées et sorties d'animaux d'espèces non domestiques dans un élevage d'agrément (Cerfa 12448*01).

Principales maladies

Rhinite

Les rhinites des tortues terrestres sont généralement associées à diverses bactéries (dont les mycoplasmes), souvent secondaires à une infection virale (herpesvirus, picornavirus). L'herpesvirus peut engendrer des signes buccaux, oculaires et

hépatiques et tendre vers la chronicité. Des conditions d'entretien et une immunité optimale sont nécessaires afin d'éviter une récidive. Les composantes environnementales (paramètres inadéquats) et nutritionnelles (carences vitaminiques) constituent souvent des facteurs favorisants dans le développement de problèmes respiratoires chez les tortues.

Fracture de carapace

Les fractures chez les tortues peuvent survenir pour de nombreuses raisons, notamment suite à des accidents, des impacts de tondeuses à gazon, des chutes ou des morsures de prédateurs (chien par exemple).

Le traitement des fractures chez les tortues dépend de l'emplacement et de la gravité de la fracture. Il est important de noter que les fractures chez les tortues peuvent prendre beaucoup de temps à guérir en raison de leur métabolisme lent et de leur capacité à se régénérer lentement. Les fractures de la carapace peuvent prendre plusieurs mois à plusieurs années à cicatriser.

Ostéofibrose

L'ostéofibrose est une pathologie courante chez la tortue. Elle est généralement secondaire à une carence en calcium dans l'alimentation et/ou un défaut d'exposition aux UV.

Elle se traduit par une carapace molle et/ou déformée, des boiteries et/ou des difficultés à se déplacer.

Anorexie

L'anorexie est l'un des motifs de consultation les plus fréquents chez les tortues et celles-ci peuvent survivre pendant de très longues périodes sans manger. En cas d'hibernation (pendant la saison hivernale), les tortues ont généralement moins d'appétit même si elles ne sont pas clairement en train d'hiberner (diminution naturelle du métabolisme l'hiver). En sortie d'hibernation, l'anorexie n'est pas normal. Elle peut être la conséquence de problèmes infectieux (stomatite à herpesvirus), de troubles métaboliques (insuffisance rénale, hépatique), de parasitisme ou de rétention d'oeuf par exemple.

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